annonces

La maquette du
cargo Pierre le Borgne

Maquette du cargo Pierre Leborgne

Cargo Pierre le Borgne
FRA/1951/892/74,0
5278030
Cargo 
Lancé à Nantes le 28 septembre 1950
Construit par les Chantiers Dubigeon
Entre en 1951 sous le nom de PIERRE LE BORGNE
et sous drapeau français dans l'armement Charles Le Borgne
Caractéristiques :
1150 tonnes de port en lourd
77.32 x 12.19 x  6.48 x 4.3.

Mis en service sur la ligne Marseille /Sète/ Algérie
Début 1963 est affecté à une ligne Marseille/ Corse
Désarmé à Sète en 1963, vendu à l’Italie en 1969, devient ADMIRAL
1971 - NEA TYHI, pavillon panaméen.
1974 - EPSILON (Pan)
Puis ELTORO, LEMBU et PRASHANT
Démoli à Gadani Beach, Pakistan en 1986.      


Dimensions de la maquette :
Echelle 1/100e
Longueur : 78 cm, largeur 12 cm, hauteur : 29 cm
Poids :
- maquette  : 4,4kg
- total avec la cloche : 9 ,3 kg
- cloche seule : 3.6 kg
- socle :  1,3 kg           

Matériau : Bois et métal

Conservation dès l'origine sous une cloche en verre

Provenance directe de la Compagnie (voir texte ci-contre)

Voir plus d'images

Prix : 4000 €     
Pour tout renseignement, nous contacter sur le mail
info@phonem.fr  

La Compagnie
Charles Le Borgne

Cargo Pierre Leborgne


Présentation de la compagnie par Jacqueline Cabau
et origine de la maquette du Pierre le Borgne


La Compagnie Charles le Borgne est sans doute la plus vieille maison d’armement de France ; elle a été fondée en 1735 par Charles-Jean Le Borgne, négociant à Fécamp.
La compagnie est restée dans la famille le Borgne, vivant de ses seules ressources, sans aucune aide de l’Etat. De père en fils, les Le Borgne assurèrent l’avenir de la compagnie tout en occupant des charges municipales dans leur ville de Fécamp.
Ce n’est qu’en 1943, que la direction fut assurée par Jacques Joubert, gendre du dernier Charles Le Borgne puis par Philippe Joubert, la compagnie restant donc dans la famille.
 
A la fondation en 1735, il n’est évidemment pas alors question de ligne régulière : un bâtiment chargé de produits français, met le cap sur l’Afrique, l’Amérique ou les Indes et regagne son port d’attache (lorsqu’il revient !), chargé des richesses des pays lointains.     
Pendant les guerres de l’Empire, Charles le Borgne se transforme en corsaire, assurant de belles prises au détriment de l’ennemi anglais. Puis, sous la direction de Charles, et ensuite d’Augustin, la flotte reprend son activité commerciale.

Après 1848, Augustin et son fils Charles se tournent vers la pêche à la morue (Société Fécampoise de pêche) : première sécherie mécanique installée à Fécamp évitant de transporter la morue dans le midi, premier chalutier à vapeur à Fécamp, premiers guindeaux à moteur installés sur les navires…
Parallèlement, Augustin et son fils, Augustin-Charles,  se consacrent au commerce du charbon et installent des succursales à Granville, Saint-Malo, Saint-Servan, Nantes et en Grande Bretagne.
La flotte prend une part active dans la guerre de 14 et plusieurs navires sont coulés par des sous-marins allemands.
 
Après la guerre, la compagnie prend une nouvelle extension en créant des services réguliers avec l’Algérie (1923).
C’est en 1924 que la compagnie s’installe en Méditerranée : d’abord à Port Saint-Louis du Rhône, puis Marseille, Sète, Alger, Oran,  Philippeville, Bougie et Bône… chaque succursale a sa propre organisation de manutention et de transit.
 
La flotte, réquisitionnée en 1939, subit de lourdes pertes pendant la seconde guerre mondiale mais reprend ses services réguliers sur l’Algérie soit au départ de Rouen, Boulogne, Dunkerque et Brest, soit au départ de Marseille.
 
C’est à cette époque que mon père entre à la Compagnie d’abord à Marseille, Casablanca puis Rouen pour une courte période. Pendant son séjour à Rouen est lancé le Pierre Le Borgne à Nantes. Je ne sais pas avec précision dans quelle circonstance la maquette de ce navire lui a été offerte.
 
Il a connu l’expansion de la Compagnie avec une nouvelle ligne entre Hambourg et l’Afrique du Nord. Le siège de la Compagnie se trouve alors à Paris, Avenue des Champs Elysées.

L’indépendance de l’Algérie va provoquer le déclin de la Compagnie.

Une reconversion est tentée vers la Corse : le Pierre de Borgne est affecté à cette ligne en 1963 avant d’être désarmé à Sète, vendu à L’Italie en 1969, puis revendu en 1972 à une compagnie Panaméenne.

La compagnie cherche une reconversion dans le transit et mon père dirige alors la Société Picard et Smitka qui est une filiale de Le Borgne…mais le développement des conteneurs et la mondialisation voient la fin de la compagnie comme de nombreuses autres compagnies d’armateurs ou de transitaires marseillais, rachetés par la CGM.


Sources : souvenirs personnels et enseignements issus des recherches effectuées aux archives de la Chambre de Commerce de Marseille avec, en particulier : les registres de la Lloyd,les fonds Henri de Lacroix de Cantelar et la collection R. Grimaud